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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 18:38

Quand la direction de PSA intoxique l'opinion... 

 

PSA fermeture usine Aulnay Philippe VARIN plan social licenciements

 

Ventes en chutes libres, groupe en quasi faillite... La direction de PSA joue le catastrophisme pour intoxiquer l'opinion afin de lui présenter son plan social comme inéluctable (8000 suppressions d'emplois et fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois).  

 

Pourtant, la réalité financière et commerciale du groupe PSA n'est pas celle décrite par sa direction et son PDG, Philippe VARIN :

 

- record historique de ventes en 2010 (3,6 millions de véhicules vendus), idem pour 2011 (3,55 millions de véhicules vendus) ;

- 11 milliards d'euros de réserve financière (sans parler de la richesse de la famille Peugeot placée en Suisse)

-  en 2010, 250 millions d'euros de dividendes ont été versées aux actionnaires ; en 2011 : 291 millions d'euros versés aux actionnaires et 250 millions d'euros dilapidés en rachat d'actions... Autant de recettes ponctionnées par le capital!

 - sur le 1er semestre 2012, la baisse des ventes n'est que relative et avant tout le fait de l'embargo des ventes automobiles à l'Iran, même si on peut également estimer que l'austérité généralisée a conduit à une diminution des ventes en Europe du sud.

 

 direction groupe PSA famille Peugeot Varrin

 

Surtout, la fermeture d'Aulnay était déjà décidée depuis plusieurs années par la direction de PSA, les résultats de 2012 ne sont donc qu'un prétexte! 

 

La vraie raison de ce plan social c'est la stratégie industrielle et financière du groupe PSA  :  «Poursuivre l'ajustement des capacités à la demande commerciale, grâce au compactage des usines et à l'adaptation des effectifs» ; ceci afin de maximiser la rente financière  :«restaurer une rentabilité satisfaisante du Groupe et combler l'écart entre l'approche consensuelle des analystes sur la création de valeur de notre plan produit et sa valorisation par nos soins».

 

 

Les raisons de ce plan social : dumping social et maximisation de la rente financière

   

La "mondialisation" apparaît très souvent comme la principale cause des difficultés rencontrées par l'industrie et notamment l'industrie automobile.

 

L'accord de libre échéance conclu en 2011 entre Séoul et Bruxelles expliquerait la flambée des exportations d'automobiles coréennes vers l'Europe.

 

Toutefois, sur le marché automobile européen, l'essentiel de la concurrence se joue entre constructeurs européens. En France, les constructeurs Renault et PSA rivalisent à délocaliser le plus possible la production vers des pays où le coût du travail est plus faible (Slovaquie, Maroc, Turquie) quitte à réimporter ensuite une bonne partie de cette production vers la France...

 

psa infographie 

 

Récemment PSA se targuait d'avoir moins délocalisé que Renault ce qui ne l'avait pas empêché de mener également une politique de compression des coûts salariaux et de supprimer 20 000 postes ces dernières années. Pourquoi aujourd'hui supprimer encore 8000 emplois?

 

Dans cette course de vitesse à la casse de l'emploi industriel et au dumping social, l'Etat, actionnaire principal de Renault (15%) n'est pas seulement impuissant mais aussi complice! 

 

Par ailleurs, contrairement à ce qui est ressassé par le patronat et la droite libérale (et aussi France 2...), le coût du travail industriel n'est pas plus cher en France qu'en Allemagne. Aussi, le coût du travail ne représente qu'une partie du coût de revient de construction d'une automobile. 

 

En revanche, si les constructeurs automobiles allemands ont conservé l'assemblage en Allemagne, leurs fournisseurs de pièces produisent très souvent dans les pays voisins  (Pologne, République Tchèque...) où les prix (et pas seulement le coût du travail) y sont moins élevés.  

 

mondialisation concurrence libre et non faussée dumping social protectionnisme 

 

Il faut mettre fin à ce modèle économique de dumping social c'est-à-dire de mise en concurrence des travailleurs et de moins disant social qui n'a d'autre finalité que servir les profits du capital au détriment des revenus du travail.

 

Pour autant, la mondialisation ne doit pas non plus devenir un argument "prétexte" permettant au patronat de se dédouaner en invoquant un contexte commercial qui lui interdirait tout autre issue que les délocalisations. Le second acte de cette mascarade est le chantage que mènent la droite libérale et le MEDEF sommant les travailleurs "d'abaisser leur coût".

 

Ce n'est pas le "coût du travail" qui a mis PSA en difficulté, comme nous l'avons vu c'est le coût du capital !

 

  bourse licenciements boursiers profits actionnaires coût du capital

 

Il n'y a aucune fatalité et nécessité économique à imposer un tel plan social : le dumping social et la compression de la masse salariale est une stratégie pour maximiser la rente financière des actionnaires. 

 

C'est la même "stratégie du choc", catastrophisme et chantage que celui pratiqué en matière de dette publique : frapper les esprits pour imposer sans discussion la casse sociale.

 

Imposer par le chantage de nouveaux sacrifices qui saigneront un peu plus la classe ouvrière et qui seront oubliés demain pour en imposer de nouveaux. Pendant ce temps, l'austérité siphonne encore davantage le pouvoir d'achat des salariés, aggravant la récession. Le capital pompe à tout va lorsque l'entreprise fait des profits ; quand l'entreprise est en difficulté, c'est aux salariés de payer..

 

austérité pauvreté pouvoir d'achat rigueur

 

PSA est révélateur de ce mélange explosif entre voracité du capital financier et spirale de l'austérité-récession poursuivie par les gouvernants (notamment Hollande, incapable de venir en aide aux salariés de PSA)

 

Pourtant, des solutions existent :

 

interdiction des licenciements boursiers  (une entreprise qui a distribué des dividendes au cours de l’exercice écoulé ne peut pas procéder à des licenciements économiques) ;

-  planification écologique(par exemple réorientation de la production de l'usine d'Aulnay vers des citadines électrique) - et nationalisation* si PSA s'entête à fermer Aulnay et à sacrifier ainsi l'intérêt collectif ;  

-  au niveau Européen, harmonisation des salaires par le haut, et rétablissement des protections et compensations douanières  (droit, quotas...) applicables aux échanges extérieurs (hors UE).

 

  * Dans le cas d'unités industrielles de tailles plus modestes, la solution de reprise de l'outil industriel sous forme de coopérative peut également être envisagée. Selon les cas et contexte, nationalisation ou mise en coopérative peuvent être envisagées - parfois se compléter. Bien entendu, l'Etat doit aussi mettre fin aux règles commerciale du moins disant social sous peine de laisser désarmés les salariés qui en auraient repris la gestion.

 

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