Rigueur et déremboursements au menu
Une nouvelle fois, le gouvernement Sarkozy-Fillon montre qu’il a déjà engagé la France dans une politique de rigueur, laquelle fait payer notamment aux malades l’addition de la spéculation financière sur la dette : baisse des indemnités journalières en cas d’arrêt-maladie, hausse de la taxation des complémentaires santé, déremboursements multiples (vignette bleue, vignette orange...), hypertension artérielle sévère retirée des ALD (Affection de Longue Durée) ; et pourquoi pas bientôt le diabète de type 2 ???
La promesse du Ministre de la Santé Xavier Betrand proclamant sous une voix douce voix et mielleuse 2011 « année des patients et de leurs droits » n’aura été qu’enfumage...
Afin de tout mettre en oeuvre, pour défendre le AAA, « trésor national », le gouvernement envisagerait un réhaussement de la TVA.
S’agit-il d’une bombe à 6 mois de la présidentielle ? Sarkozy semble prêt à endosser l’habit du père la rigueur donneur de leçons à la manière du Professeur Giscard. Le PS lui ouvre un boulevard en s’alignant derrière l’objectif de conserver à tout prix la note AAA. Rappelons que le candidat Hollande a n’a eu de cesse ces derniers mois de réclamer une politique de rigueur et de déflation en France ( Candidat Hollande, attention rigueur!).
Chômage : record battu!
Alors que l’actualité a été dominée par ce sommet européen qui « aurait sauvé l’euro », le chômage a battu des records sans que les médias et la presse ne s’en émeuvent de trop. Soit une hausse de 1% (26 000 demandeurs d’emplois supplémentaires) pour désormais s’élever à 2,7 millions ou 4,5 si l’on compte également les chômeurs ayant exercé une activité réduite.
Un sommet Européen pour rien
Venons-en à ce sommet présenté quasi-unanimement par les médias et la presse comme celui de la dernière chance... Certains n’ont pas hésité à y voir le retour de Keynes ! D’autres n’hésitent pas à dramatiser sur la thématique du fédéralisme ou la mort!
Keynes n’a jamais prôné des coupes massives dans les budgets publics pour relancer l'économie, ni même d'interdire aux Etats d’emprunter directement auprès des banques centrales (dogme défendu par l'UE et notamment l'Allemagne).
Par ailleurs, ce que l’UE est actuellement en train de mettre en place en Grèce ou ailleurs n’a strictement rien à voir avec un fédéralisme démocratique mais relève d’une mise sous tutelle de la vie publique des nations souveraines par des institutions (BCE, commission européenne, FMI) qui ne sont responsables que devant elles-même si ce n’est devant les intérêts de ce capitalisme financier, grand vaincueur de notre appauvrissement.
Le dernier billet paru sur le blog du député européen Jean Luc Mélenchon illustre bien l’enfummage et l’opacité qui ont entouré la publication des conclusions de ce sommet.
Ce sommet prend acte (très tardivement) du fait que la Grèce ne pourra pas rembourser sa dette dans les conditions exigées par ses créanciers (link). La décote de 50% des titres de la dette grecque ne réduirait son montant que de 29%.
Aussi, si l’on examine les prévisions du FMI concernant l’évolution des dettes publiques, on voit bien l'impasse où mènent ces politiques de rigueur, la dettes souverraines ne cessant d'augmenter.
Le véritable instrument pour casser la spéculation c’est-à-dire la levée de l’interdiction faite aux Etats d’emprunter auprès des banques centrales est refusée dogmatiquement (le FESF ne pourra non plus se refinancer auprès de la BCE, ses fonds seront donc limités...)
Et pourtant les politiques de casse sociale en Grèce, au Portugal, en Espagne, en France et ailleurs continuent. A quoi bon tant de sacrifices pour des résultats au final si médiocres voire catastrophiques ? Ces politiques ont déjà montré qu’elles ne servaient à rien, si ce n’est conduire à une dégradation sans précédente des conditions de vie en Europe ( Mise en scène sordide de la mort de Kadhafi - la grève générale grecque relayée au second plan - "le peuple surveille les agences de notation" ).
Je conclus ce billet en diffusant le clip de la dernière chanson transmis par Gorka Cruz, lecteur de ce blog.