Fabius, père la rigueur
J'ai eu la mauvaise surprise de découvrir aujourd'hui la position de Laurent Fabius au sujet des postes supprimés dans l'éducation nationale :
«Il faut mettre fin au non remplacement d'un fonctionnnaire sur deux qui part en retraite, a-t-il affirmé. Mais l'idée de François Hollande de créer 70.000 emplois dans l'éducation nationale nest pas une priorité, et les enseignants le comprendront. Si nous faisons de telles propostions, nous ne serons pas crédibles»
En réalité, il ne s'agit pas de créer des postes mais de rétablir ce qui a été supprimé de manière la brutale, aveugle et inconsidérée par Sakozy.
Quel retournement de la part de celui qui avait pris position contre le TCE en 2005, qui prétendait incarner la gauche du PS au primaire de 2006 dénonçant alors le 'toboggan social" que représenterait le programme de Sarkozy...
En fait, Laurent Fabius multiplie depuis 2008 des prises de positions soit ambigües, soit très claires :
- soutien à DSK ("DSK un homme de gauche") après en avoir dénoncé en 2006 "la pensée de marché" ,
- Omerta sur les politiques de rigueur infligées à la Grèce par le FMI/EU et BCE et notamment sous la houlette de DSK,
- allongement de la durée de cotisation pour toucher sa retraite,
...
Ces quelques rappels ne sont pas inutile et permettent de mieux apprécier le caractère "anguille" du personnage!
Aujourd'hui Fabius franchit un pas supplémentaire, prennant Hollande à revers sur sa droite.
On a l'impression d'assister à des primaires "à l'américaine" où la différence est de plus en minime :
-Hollande se prononce pour la règle d'or mais après 2012 (sic),
- Aubry pour le "respect des engagements européens" ;
Alors que Hollande semblait reconnaître l'ampleur de l'hémorragie de la politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, voilà que Fabius (principal soutien de Aubry depuis 2008) lui prodigue des leçons de rigueur sur le thème de "les caisses sont vides".
Bravo, la droite n'en demandait pas tant!