2007-2012 - un lourd bilan de casse sociale
Aussitôt déclaré candidat, le président Sarkozy s'autoproclamait "candidat du peuple". Pourant, jamais depuis la Libération, un président n'aura autant attaqué le niveau de vie des salariés, des classes populaires et moyennes.
Retraites, assurance maladie, salaires, garanties collectives, services publics, droit de grève... Sarkozy s'en est pris à tout ce qui avait contribué à améliorer les conditions d'existence populaires depuis la seconde moitié du XXème siècle.
Dans un contexte où par par ailleurs, lui et son prédécesseur, Jacques Chirac (dont il avait été à plusieurs reprises le ministre), ont octroyés des cadeaux fiscaux et sociaux massifs aux riches et au patronat. Retour sur 5 années de casse sociale...
2007 : Feu sur les régimes spéciaux et les étudiants
Dès les premiers mois, Sarkozy annonce un packet de cadeaux, la Loi Tepa, destinés aux plus riches, aux sociétés et aux revenus du patrimoine et comprenant notamment le bouclier fiscal sapant encore la progressivité de l'impôt sur le revenu.
Ces mesures, additionnées aux baisses d'impôts et niches déjà octroyées sous Chirac, ont permis aux sociétés de bénéficier en 2009 de niches fiscales et sociales à hauteur de 173 milliards d'euro. Là se trouve la véritable raison de l'explosion des déficits publiques depuis dix ans...
La priorité que se fixe Sarkozy pour 2007 est d'attaquer les secteurs et corps professionnels tels que les cheminots, électriciens, gaziers, étudiants... qui s'étaient montrés combatifs en 1995 contre le Plan Juppé.
La réforme des régimes spéciaux visent en réalité à généraliser la même réforme imposée par Balladur aux salariés du privé en 1993 et par Fillon aux agents de la fonction publique en 2003 à savoir allonger la durée de cotisation de 37,5 annuités à 40. Ces gouvernants ont volontairement mis en oeuvre cette réforme par étapes pour mieux diviser le monde du travail. Sarkozy sait se sevir de l'amnésie médiatique pour montrer du doigts certaines professions.
Dans le même temps, Sarkozy impose la loi LRU(ou Précresse) exerçant de fait un chantage sur les universités en leur promettant une "modernisation" moyennant :
- la mise en place d'une logique de gestion managériale remettant en cause les acquis démocratiques de l'université,
- l'entrée des intérêts privés dans les CA des universités, mettant à mal l'indépendance des savoirs et de la recherche,
- la privatisation possible du patrimoine immobilier des université, l'embauche directe possible par les présidents d'université...
D'autres mesures, lourdes de conséquences sont mises en place dès 2007 :
- la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), consistant notamment à ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Les conséquences sont aujourd'hui dramatiques dans l'éducation nationale . D'autres services publiques tels que la culture, la justice (réforme de la carte judiciaire) ou la police sortent également exanguesdes restructurations dont la logique crétiniste est de gérer l'Etat à la manière d'une multinationale.
- mise en place des franchises médicales. Sarkozy adore s'inspirer des pays libéraux pour dérembourser les malades...
- poursuite du démentellement d'EDF-GDF et fusion-privatisation de GDF pour livrer l'entreprise à la multinationale Suez. Depuis 2005, les tarifs régulés du gaz ont augmenté d'environ 61%, dont 20% en 2011.
- mise en place du "service minimum" dans les transports. Jamais la qualité des services publics (dont SNCF restructurée et désorganisée) n'a jamais été autant tirée vers le bas avec des tarifs en hausse constante. Il s'agissait avant tout de neutraliser le droit de grève pour mieux paser en force.
2008: attaques contre l'ensemble du salariat (retraite, code du travail, temps de travail...)
Casser la résistence potentielle des cheminots, électriciens, étudiants... était une des conditions préalables pour s'en prendre à l'ensemble du monde du travail. Sarkozy et Fillon s'y emploient dès 2008 dans une série d'attaques contre le public et le privé sans distinction :
- allongement de la durée de cotisation de 40 ans à 41 ans,
- réécriture du code du travail,
- nouvelles mesures dérogatoires pour saper les bases légales des 35h
Sarkozy n'hésite pas à invoquer de manière abusive un prétendu contrat ou mandat passé entre lui et les Français en 2007 pour passer en force. Il sait aussi s'assoir sur leur vote notamment le NON au TCE et contourne le suffrage universel pour faire passer le Traité de Lisbonne (avec d'ailleurs l'assentiment des socialistes...)
2009 : la crise et l'inaction
Contrairement à ce qui a été peroré à Toulon, il n'y a pas eu de moralisation du capitalisme et en particulier de la finance. Il n'y a pas eu de politique véritablement volontariste qui tienne compte des leçons de la crise des années 30. Sarkozy a été l'exemple même de servilité vis-à-vis de l'Europe et du carcan orthodoxe libéral interdisant toute politique de relance publique.
Sarkozy est surtout venu au secours des banques ; une fois sauvée par les états, ces dernières allignaient les bénéfices records et n'hésitaient pas à exiger des reformes de régression sociale de la part de ces derniers.
Avec la crise, les mauvais coups ne s'arrêtent :
- réforme du statut de la Poste pour en faire une société anonyme, la privatisation est engagée!
- réforme de tarification des hôpitauxsignée Sarko-Bachelot dans une logique de marchandisation des soins au détriment de qualité de ce service public.
- tentatives de supprimer la carte famille nombreuse, suppression de la carte vermeil remplacée par une carte payante...
2010 : le chantage sur la Grèce et la réforme des retraites
L'aggravation de la crise de la dette publique en Grèce sert de prétexte pour imposer un plan d'austérité connu sous le nom de Memorendum (FMI/BCE/UE). Les politiques mises en place sont féroces pour la population ; le discours médiatique dominant particlièrement ideux et xénophobe à l'égard des peuples portugais, irlandais, italien, grec et espagnole (surnomés PIGS par les agences de notation).
En France, Sarkozy et Fillon n'hésitent pas à utiliser l'exemple de la Grèce comme monnaie de chantage pour effrayer les Français et justifier la réforme des retraitesde Woerth et prévoyant :
- un report de l'âge légal de 60 à 62 ans,
- un raport de l'âge du taux plein de 65 ans à 67 ans,
- un allongement de la durée de cotisation de 41 à 42 ans
Malgré les millions de manifestants descendus à de très nombreuses reprises dans la rue, Sarkozy passe en force. Le droit de grève est baffoué dans les rafineries avec la requisisitionde la quasi-totalité des grévistes au nom de la défense nationale. Avec les lycéens Sarkozy use de la stratagie de tension pour casser leur mobilisation.
Pour mémoire, Sarkozy s'engagait en 2008 à ne pas toucher à la retraite à 60ans..
2011 : le hold-up de la finance, Sarkozy, laquais de Merkel
Les politiques d'austérité en Grèce aboutissent à des conséquences dramatiques voire montrueuses pour la population grecque. Sur le plan économique, elles ont aggravé les déficits publics désormais décrits comme "hors de contrôle" par un rapport d'une commission parlementaire grecque, vite étouffé... .
Plutôt que de reconnaître l'échec d'une politique qui ne marche pas, l'axe Sarkozy-Merkel choisit d'intensifier l'austérité infligée à la Grèce et de la généraliser à d'autres pays dont la France.
Ainsi durant l'été 2011,les médias relaient de façon hystérique le discours libéral mensonger selon lequel nous vivrions au dessus de nos moyens. En réalité, ce sont les recettes publiques qui ont été siphonées par les baisses d'impôts et niches fiscales offertes par la droite aux riches et aux entreprises depuis le début des années 2000. Par ailleurs, le Traité de Lisbonne interdit tout financement des états par la BCE, donnant loisir aux marchés financiers privés d'étrangler les états...
Les mesures tombent contre les malades, les salariés et les consommateurs :
- déremboursement des malades, l'hypertension sévère retirée des ALD,
- taux réduit de la TVA augmenté de 5,5 à 7%,
- gel du barème des tranches de l'impôt sur ler revenu,
- journée de carence supplémentaire dans le public - dans le privé l'instauration d'une 4ème journée de carence se heurte au lobbying du patronat - on l'aura compris avec ce président il faut mieux être patron que salarié ou agent du public.
2012 : derniers coups de poignards dans le dos
Sarkozy endosse l'habit d'un président prétendument courageux pour mieux saper le pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes en élevant la TVA de 19,6 à 21,2% (TVA sociale). Peu de temps après il se présente en "candidat du peuple"...
Pour finir : passage en force sur le MES, sorte de FMI européen, qui avec le nouveau traité européen (TSCG ou "pacte budgétaire") sont destinés à généraliser la politique du 0 déficit dont le dictateur portugais Salazar a été l'un des chantres... Sous l'impulsion de Sarkozy-Merkel, l'Europe austéritaire se met en marche et le PS brille par son abstention au Parlement.
Le chômage est massif et record (5 millions toutes catégories). 300 000 postes détruits depuis 2007 dans le secteur industriel. Beau travail pour le président qui prétendait réhabiliter la "valeur travail"! Baisse du pouvoir d'achat.. La souffrance est grande et le bilan calamiteux. Il faut des diversions pour faire passer la pillule...
Ces attaques sociales se sont accompagnés d'un durcissement des politiques sécuritaires. Ces 5 dernières années, la droite n'a cessé draguer l'extrème-droite, notamment lors du débat sur "l'identité nationale". Il y a peu, Fillon invitait les juifs et les arabes à s'interroger sur les pratiques rituelles casher et halal...
A quelques semaines du 1er tour de la présidentielle,l'extrème-droite et la droite pour partie(dont Copé) tentent de surfer sur les récentes tueries de Toulouse et Montauban pour imposer leur thématique xénophobes.Sarkozy n'hésite à profiter de son statut de président en prétendant "rassurer" les Français alors qu'il joue la peur dans un collègue parisien.
A la manière de Georges W Bush, il tente de dévoyer le débat de la présidentielle vers de nouvelles mesures anti-terroristes qu'il aurait déjà proposées en 2005. S'il est trop tôt pour conclure à ce stade, le déroulé de l'enquête et de l'opération du RAID suscitent des questions (voir aussi link et link) Aussi, le CSA décide d'interrompre le décomte du temps de parole soit l'égalité de traitement médiatique entre candidats à partir du moment où ils s'expriment sur cet attentat...
La casse sociale s'accompagne d'un resserrement du controle des oligarchies patronales et financières sur les médias, Sarkozy n'hésite pas à exercer pressions et menacessur le monde journalistique, la télévision publique revient à l'âge de l'ORTF avec la désignation directe de son PDG par le président de la république. Les sondages n"hésitent pas à verrouiller le jeu politique en prétendant parler à la place des Français...
Mensonges à Gandrange, récidive à Florange
Charlatan : "se dit de celui qui exploite la crédulité publique en vantant ses prodiges, sa science et ses qualités". Peu importe que Sarkozy ait menti aux metallos de Gandrange en 2007, l'important était de récidiver avec ceux de Florange en 2012 - et d'ailleurs sous l'assentiment d'une partie de la classes journaliste accompagnant son marketing politicien...
Sarkozy promet des millions aux métallos de Florange, millions en réalité déjé programmés et ne concernant que très marginalement les activités menacées (haut Fournaux). Le mensonge est gros, mais le journaliste de France Inter semble s'excuser de parfois contredire le président-candidat Sarkozy.
Mensonges à la radio, matraques et lacrimos contre les métallos venus rencontrés le "candidat du peuple" dans son QG de campagne. Lorsque ces derniers vont à la Tour Eiffel déployer leur banderole au 1er étage avec l'autorisation de la Ville de Paris, un cordons de CRS les en empêche sur ordre de la préfecture de police...
Avec Sarkozy, tout est communication, peu importe de mentir, peu importe qu'un oligarque tel Mittal casse l'emploi industriel, l'important est que ça ne se voit pas de trop...
Cette affaire illustre également, l'influence toujours plus grande de la finance et des agences de notation sur l'industrie. Mittal met à l'arrêt des usine en France pour rentabiliser davantage les obligations émises pour finance ses investissements. Contrairement aux bobards racontés, la France a besoin d'acier, par ailleurs importé de Russie...
4 bonnes raisons de voter Mélenchon
Battre Sarkozy est une nécessité vitale pour le monde du travail, les classes moyennes et populaires. Autant d'attaques sociales et de mauvais coups appellent une véritable rupture et réparation de ces attaques. Nous voulons battre Sarkozy et se débarasser de sa politique!
Jean Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, est le seul à proposer un programme (chiffré) qui tire la juste mesure de la gravité de la crise et qui s'engage à revenir sur la casse sociale menée par la droite depuis une dizaine d'année. Pour cette raison et pour les suivantes, le vote Mélenchon est le vote le plus "utile" et "efficace".
1°) Ce sont les électeurs qui décident et non les sondages. Les sondages ont déjà décrèté que Sarkozy affronterait Hollande au 2nd tour. Or, il n'existe aucune loi qui interdise à Mélenchon d'être présent au 2nd tour si ce n'est celle qui voudrait interdire aux électeurs de faire un libre choix.
Une telle logique est contraire à la démocratie et dénature le suffrage universel pour fouler au pied la souveraineté populaire.
2°) Un 21 avril bis? En 2002, la gauche était divisée comme jamais(Taubira, Jospin, Hue, Chevenement, Voynet, Besancenot, Laguiller...). Jospin a de surcroît encouragé cette diversité. Et surtout Jospin était sortant, affichant une autosatisfaction vis-à-vis de son bilan qui a excédé plus d'un électeur de gauche qui n'avait pas voté pour lui en 1997 afin qu'il privatise davantage que Juppé et Balladur (Air France et France Telecom par exemple...)
Il n'a jamais été question pour une partie du PS, dont Hollande, de tirer les leçons l'expérience de la gauche plurielle et de son dérapage sociallibéral ; on a préféré pour des raisons de facilité s'en tenir à un discours infantalisateur vis-à-vis de l'électorat de gauche en le sommant de ne pas recommencer...
3°) L'élection présidentielle se jouerait en 1 tour. FAUX, jusqu'à preuve du contraire elle se joue en 2 tours. Ni Mitterrand ni Chirac n'étaient en tête au soir du premier tour en 1981 et 1995. La véritable question est celle du report des voix à gauche et à droite et de la capacité à convaincre une majorité d'électeurs.
En 2007, alors que Sarkozy était alors en tête, Bayrou avait par ailleurs semé le trouble en refusant d'arbitrer le duel Sarkozy-Royal.
4°) le véritable vote utile c'est celui pour un programme utile et c'est faire un choix libre. Mélenchon est le seul à rompre avec les politiques de rigueur et d'austérité qui ont aggravé la crise, le seul à réparer les dégâts de la politique de Sarkozy (Smic, fonction publique, retraite...), le seul capable de faire la jonction entre l'écologie et le social (planification écologique) et sans se faire phagocyter par le PS...
Dans un premier temps, Hollande prétendait "donner sens à la rigueur". Depuis le discours du Bourget il dit vouloir s'affronter à la finance. Mais il refuse de s'engager sur de nombreux points cruciaux : politique de relance publique, statut de la BCE, rétablissement des postes publics supprimés par Sarkozy, choix souverain sur le nucléaire... Au lendemain du rassemblement à Paris où 122 000 manifestants venaient écouter Jean Luc Mélenchon, il s'en moquait le qualifiant de "charivari"...
Si les portes nous sont fermées, nous les forcerons en faisant usage de nos suffrages ! Le vrai changement c'est maintenant et c'est Mélenchon !